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toujours ? Nous verrons bien ! Passez-moi la surveillante…

Pendant ce temps, le correspondant s’énerve, les frais courent, les rédacteurs, derrière lui, s’impatientent :

— Mon vieux, nous avons besoin de l’appareil.

— La paix ! hurle Ranquet. Et vous, Mademoiselle, je ne raccrocherai pas avant d’avoir votre numéro.

— Il est du genre vociférateur, dit notre collaborateur M. Vachard qui est psychiatre et pense à ses piqués.

Le dos en voûte, les mollets gros, Ranquet fait le Sport et le Sénat : le mollet pour le Sport, le dos pour le Sénat.

Le Sport, on s’imagine des gens qui courent, des gens qui sautent, des gens qui s’aguerrissent les muscles et cultivent leur courage. Pour les patrons, le Sport est de l’information : une source d’argent ; pour Ranquet, c’est de l’ouvrage et — suivant que ces gens révèlent leur courage : à coups de poings sur la figure, à coups de pieds sur une balle, à coups d’orteils sur une pédale — ce travail se divise en rubriques, sous-rubriques, sous-sous-rubriques. Et puis, c’est de la copie très minutieuse à écrire. Il y a des précisions : un saut en hauteur : combien de mètres ? de centimètres ? de millimètres ? l’instant d’un départ ; le temps d’un record ; les minutes qui s’indiquent par une virgule, les secondes par deux virgules, les fractions de seconde qui s’indiquent aussi par une virgule, mais en dessous :