anquet est un garçon charmant, mais il prend tout à cœur. Pour un rien il se fâche ; quand il se fâche, il faut qu’il crie. À la mise en page qu’il fait avec le chef, il s’y entend mieux que cet homme, et l’engueule. Très obligeant, le correcteur lui signale une gaffe. De quoi se mêle-t-il ? Ranquet l’engueule. Et cet esclave qui lui apporte de la copie, en voilà un gêneur ! Ranquet l’engueule.
Dans l’esprit de Ranquet, il est un fait certain : au téléphone, les employés, hommes, femmes ou, s’il en existe, d’un troisième sexe, se sont mis d’accord pour lui jouer de vilains tours. Le numéro qu’il demande : « Pas libre » ou « Dérangé ». S’il l’obtient, Ranquet s’y attendait : il y a un contact ; on lui envoie de la friture.
Pour son service, Ranquet use de communications à longues distances. Elles sont difficiles à obtenir, coûteuses et il faut se presser, car on ne dispose que de quelques minutes. Ranquet gâche les siennes, en conversations de ce genre.
— Allô, le correspondant ! Vous dites ?… Attendez, j’ai un mot à dire à… Parfaitement, à vous, Mademoiselle… Hein ? Je réclame