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dans un coin, continuer seul comme s’il était dans ses plumes.

— Ah ! le cochon !

— Laisse donc, fait Spitz, qui retape son lit.

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Jour sombre


C’est un soir de petite pluie. Avec ma lanterne, je vais pour détacher Spitz, quand près de la niche, plus de Spitz : sa chaîne par terre, son tonneau vide, son collier détaché. Le rossard ! Il a pris la fuite… ou plutôt, non, si elle n’est plus là, la pauvre bête, c’est que des voleurs me l’ont prise…

Et Marie qui pendant ce temps, tricote bien à son aise dans sa cuisine ! Furieux déjà, j’appelle :

— Marie !… Marie !…

Et comme elle n’est pas encore là :

— Marie, nom de nom, viens donc, on a volé Spitz !

— Comment ! volé Spitz ? répond Marie, qui a lâché tout, ce n’est pas possible !

— Pas possible ! Eh bien, regarde.

Docilement, puisque je le lui dis, Marie s’agenouille pour regarder dans la niche, y pousse la lanterne, s’y enfonce elle-même à moitié.

— Beroum… beroum… beroum… fait sa voix dans le creux du tonneau.

— Tu dis ?

Marie sort la tête :

— Je dis : en effet, Spitz n’est pas là.

Je prends son ton :

— En effet, Spitz n’est pas là… Mais je le sais bien… Voilà quatre heures que je te le répète. Mais où est-il ? Peux-tu me le dire ? Penses-tu le trouver dans ce tonneau ?

Assise dessus, puisqu’il me déplaît qu’elle y entre :

— Voyons, dit Marie, ne te fâche pas. Je réfléchis.