— Moi pas, François.
— Ah ! mais vous avez une brouette et Spitz tire à la brouette. Tâtez son râble, il est solide.
— Non, François. Après tout, je ne le prendrai pas. C’est une femelle et je préfère un mâle. Je ne tiens pas aux jeunes, vous comprenez ?
— Ah ! vous ne tenez pas aux jeunes ?
D’un brusque coup de pied, François envoie son chien se coucher dans sa niche. Il m’entraîne un peu plus loin :
— Écoutez, souffle-t-il, ne le dites à personne. Pour vous, je le laisserai pour cinq francs.
— Le chien et le collier, François.
— Soit, dit François.
Mais il n’a pas l’air content.
Cinq francs pour un ami, en ville ça coûterait plus cher.
J’avais une laisse toute prête ; tandis qu’on l’attache, Spitz tire plus du côté de la route que du côté de son maître.
— Au revoir, François.
— Au revoir, Monsieur.
Nous sommes déjà loin, quand François me rappelle.
— Hé ! Monsieur !
— Quoi donc, François ?
Sa moustache danse si fort que, cette fois, je distingue son sourire.
— Monsieur, quand Spitz aura des jeunes, je me recommande : ce sera pour dans quinze jours.
— Comment, François, dans quinze jours ?
— Eh ! Monsieur, ne vous l’avais-je pas dit ?
— Si… Si… François.
Mais je ne suis plus si content.
Étalée sur le flanc, Spitz se dégonfle d’un chiot, à tête noire, les pattes couleur de chair, dont je me déferai sans peine, puisqu’il est déjà mort.
Je tâte le ventre à ma bête. De sac est vide. Enfin seuls !
Spitz a de la race : c’est un noble, un vrai, pas un de ces freluquets à blason que l’on fabrique dans les chenils de la