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PRÉFACE




Voici l’œuvre d’un débutant qui frise s’il ne dépasse la quarantaine. Oui, mes très chers contemporains, c’est comme je vous le dis et aussi extraordinaire que le fait paraisse par ces temps de production à outrance, d’impatience fébrile et de suffisante insuffisance, où de prétendus nourrissons des muses ne nous font grâce de leurs moindres vagissements, où le plus nul des scribaillons s’empressera de se faire imprimer à ses frais au grand dommage du beau papier blanc devenu denrée précieuse entre toutes !

M. André Baillon, lui, n’est pas un de ces scribaillons ! Véritable artiste, il a la pudeur et la religion de son art. Il a écrit son livre d’abord pour le plaisir de l’écrire. Cela se sent dès les premières lignes. Et ce plaisir est contagieux. Le lecteur participe à la joie de l’auteur. Oui, M. Baillon a composé son ouvrage avec amour, avec ferveur. Il l’a soigné de son mieux. Il y a mis cette probité, cette conscience, cette discipline que nous ne rencontrons presque plus chez nos gendelettres. Et il se trouve que cet écrivain châtié et scrupuleux est aussi un écrivain de tempérament, un écrivain de race. Il est de