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faute, je me suis embrouillé dans un mensonge, pis que dans une laisse ; j’ignore comment m’en tirer ; lui, il le sait, il pourrait le dire et il s’en moque. D’ailleurs s’intéresse-t-on à une bourrique ? »

J’ai raconté un dimanche, j’en pourrais raconter plusieurs, « Moi à ta place… » Dupéché avait planté l’idée dans mon cerveau et c’est cela sans doute que l’on appelle une idée fixe. Sans lui, sans le mensonge que sa vantardise m’avait imposé, je l’eusse peut-être oubliée. Mais je voulais savoir. De plus puisque je prétendais avoir aimé, puis « plaqué » cette demoiselle Jeanne, il fallait qu’elle soupçonnât, du moins, mon existence. J’en négligeais mon chagrin pour Charles. Je combinais des plans à la Dupéché : « Tu lui souriras… Tu la salueras… Tu… » Cela ne m’avançait en rien.

Le lendemain : Dupéché. À présent qu’il m’avait retrouvé, il me tenait et ne me lâcherait plus. Seulement, il me tenait à sa manière. Il m’arrivait, pour une raison ou l’autre, de désirer le voir : il se cachait. Quand je me disais : « Pourvu que je ne le rencontre pas », il surgissait.

— Et alors ?

Bien entendu, il ne s’agissait pas de révéler ce qu’il eût fait à ma place. Le mot tombait