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sur la vôtre, j’ai mis pour finir : « Votre petit-fils dévoué. »

— Oh alors ! Cours vite chercher celle du petit-fils dévoué.

Il courut. La porte était au loquet. Il entra et monta doucement pour ne se montrer à personne. Et dans sa chambre, qu’est-ce qu’il vit ? Nanette devant le lit, Nanette pliée en deux, les mains sur le visage et qui pleurait si fort qu’il crut d’abord qu’elle riait.

— Eh bien ! petit. Te revoilà ? Si vite, et sans ton pain d’épice. Que s’est-il donc passé ?

— Je me suis trompé de lettre, Nanette. Mais toi tu pleures. Qu’est-ce qu’il y a ?

— Moi ? Rien, petit. C’est la nouvelle année vois-tu… Je pensais à des choses…

Jamais il n’avait songé qu’une Nanette pût pleurer en pensant à des choses. Il regarda le menton dont il avait évité tantôt les picots. Et tout à coup il eut très mal. Qu’importe comment ses visites se terminèrent ! Sans doute qu’en le revoyant grand-père reprit son air de ne rien savoir ; qu’ayant prononcé son discours, parrain fut satisfait de la réponse et qu’en guise de gâteau, tante lui rappela que la Bonté du Bon Dieu était ce qu’il y a de meilleur en ce