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Quand c’était la nouvelle année, Henry avait une journée très remplie. Il se rendait d’abord chez son grand-père. Grand-père habitait la même rue, à l’autre bout. Henry emportait une lettre qu’il avait fidèlement transcrite d’après le modèle sur le tableau noir de l’école. Il la lisait. Il recevait un billet de cinq francs, plus un grand pain d’épice qui d’année en année aurait pu sembler le même, si la nouvelle date n’y avait été écrite en sucre. Puis il rentrait à la maison et prenait une deuxième lettre, celle qu’il lirait à son parrain. Cette lettre également, il l’avait copiée d’après le tableau noir de l’école. Parrain lui donnait encore cinq francs. Seulement le grand pain d’épice était un petit gâteau de Savoie et Henry devait écouter un discours sur les devoirs d’un bon écolier, puis répondre :

— C’est promis parrain.

Après quoi, il rentrait et attendait que sa tante en eût fini avec sa migraine et ses Bons Dieux dans les églises. Il lui lisait sa troisième lettre. Tante répondait.

— Parfaitement, mon neveu. N’oubliez pas que la Bonté du Bon Dieu est ce qu’il y a de meilleur en ce monde.