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Monsieur à gauche. Entre eux la présence invisible de Suzanne qui est couchée. Silence. Un silence qui boude, quand même du silence. Ah ! si Monsieur pouvait l’emporter pour le lâcher dans sa chambre. Madame tortille ses cheveux. Elle sourit. Non ! pas à Monsieur. Elle sourit au souvenir du Cher Maître qui lui a dit tout à l’heure : « À présent, Madame, votre voix est parfaite. » Une bonne journée. Monsieur qui n’a rien fait de la sienne, s’énerve à chercher ce qu’il aurait pu faire. Il tient un crayon. Par moment, il attrape une idée, la colle sur son papier, rature, s’aperçoit qu’elle ne vaut plus rien. Madame le regarde avec la commisération supérieure de celles dont la voix est parfaite sur ceux qui ont gâché leur journée.

Madame.

Pas la peine, mon ami. Depuis le temps que tu patauges sur ces paperasses.

Regard furieux de Monsieur. Cette fois, c’est certain, il va dire quelque chose. Le voilà debout ! Ce mouvement est si brusque que cet imbécile de rideau se décroche.