Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/201

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il fouilla les deux poches qu’il avait dans son pantalon, une à droite, une à gauche. Puis celle qui se trouvait sur le derrière… puis les quatre qu’il avait dans sa tunique… puis les six cousues un peu partout, à l’intérieur et l’extérieur de sa capote.

Ach ! quand on est soldat, comme on a beaucoup de poches !

Après, il se courba parce qu’il avait encore des poches dans sa seconde tunique roulée par terre dans le sac. Les voyageurs s’amusaient. Pensez donc ! Un Boche dans l’embarras !

Ach ! même dans ce sac, il ne trouva pas les allumettes. Sans doute, les avait-il oubliées. Il eut de nouveau son petit sourire : « Oh ! je sais, c’est parfaitement ridicule », puis un regard parce que ces messieurs fumaient et qu’après tout quand on fume, il est naturel qu’on prête de son feu.

Du feu à un Boche ! Ceux-ci regardaient à droite, ceux-là regardaient à gauche, un autre indigné cracha son cigare qui coûtait bien trois francs et mit le pied dessus pour être sûr.

Je fus, qu’on me pardonne, un mauvais patriote. Ma pipe n’était pas longue, elle ne brûlait pas fort. Je la tendis au Boche. Il fallut,