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Si drôle que cela vous paraisse, c’était le nom d’un chat.

Poulet avait une robe grise à reflets roux, très simple, dont on ne voyait pas la couture. Il restait petit parce que sa pauvresse de mère, en l’envoyant au monde, n’avait pas trouvé assez d’étoffe pour l’habiller en gros chat. Mais il était solide : la queue bien rembourrée, les pattes souples et, dans la gorge, une roue qui se mettait à ronfler dès qu’il était content.

Poulet avait aussi deux yeux — des yeux de chat — qui, la nuit, devenaient de jolies lanternes vertes. Seulement, on les avait placés un peu de travers. Pour y voir, Poulet devait d’un œil se viser le nez, pendant que de l’autre il cherchait ce qu’il voulait voir.

Ainsi Poulet louchait comme un homme.

Était-ce à cause de cet œil ? Ou peut-être à cause de cette robe ? Le maître de Poulet aimait beaucoup son chat :

— Poulet ! Poulet !

Et louchant un peu Poulet arrivait, louchait encore plus pour voir exactement où se trouvait