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y ajouter ce goût de cerise — confite — cela me semble bien tentant.

Mais écoutez…

L’autre jour il a fait très chaud. Vous ne vous en êtes pas aperçue, je comprends : vos persiennes ferment bien ; vos murs sont épais. Dans la rue, il faisait si chaud qu’y marcher — même à l’ombre — devenait déjà une souffrance.

Je passais dans la rue. Je passais, tenez précisément, devant la maison d’un de ces pâtissiers qui vendent des bombes glacées. Le pâtissier se trouvait devant sa porte, et, près de lui, son petit mitron.

Douze ou treize ans, veste blanche, tablier blanc, bonnet blanc. Tous les petits mitrons se ressemblent, n’est-ce pas, Madame ? Celui-ci pour corriger ce blanc, tenait à la main une caisse verte. Le patron disait :

— Dépêche-toi, petit. Nous sommes en retard. Cours vite livrer cette commande.

— Si je prenais le métro, M’sieur ?

— Un métro ! Ta bombe fondrait, petit.

— Ou un taxi, M’sieur ?

— Un taxi ! tu es fou. Ce n’était pas la faute au petit mitron si la