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et l’habitant peut s’imaginer qu’au lieu de la neige, il est tombé tout plein de petits enfants. Et ils sont là, avec leur figure en triangle, les côtes que j’ai dites et leurs yeux qui regardent…

Qu’est-ce qu’il dit, l’habitant ? Il est grand, bien rouge, bien pansu. D’abord, il ne dit rien. Il se fâche parce qu’on a poussé sa porte et qu’il était en train de compter son argent. Quand il sait que ces mioches ont faim :

— Ah ! fort bien, je comprends. Mais vos papas me doivent de l’argent. Qu’ils s’arrangent d’abord. Nous verrons ensuite…

Mon ami, tu hausses les épaules : cette réponse n’est pas logique. Bast ! dans un conte… D’ailleurs, souviens-toi, au lendemain d’un Noël, un certain Hérode, pour supprimer un enfant, en tua dix mille. Celui-là, était-il logique ?

Et les enfants vont plus loin. Ils ont un nouvel espoir, car tout là-bas, ils voient une autre maison avec une fenêtre où brille de la lumière. Aller jusque là est encore plus long. Certains tombent et restent là comme un petit paquet. Quand ils mettent le coude devant les yeux, d’autres enfants les ont rejoints dans la neige : d’autres viennent. Cette fois quand ils arrivent, ils remplissent la cour, les abords de la maison,