celui-là au ventre trop flasque ; ni celui-là parce que son mufle de bête vous dégoûterait dans votre cou. Plutôt ce jeune, un peu timide, si grêle avec sa figure en pierre douce ; ses bons yeux vous mettraient à l’aise : « Psst ! bonjour. » Il a souri, mais il passe.
On va, on rôde. Cent pas pour aller, demi-tour, cent pour revenir ; votre ombre qui tantôt vous suit et tantôt vous dépasse ; les dalles dont on apprend à connaître les jointures. Si je me risquais ailleurs. « Go on » « No ! » Pas besoin de comprendre. On sent ces mots tant ils frappent dur.
— Bonsoir, petite !
— Ah ! chéri, comme je suis contente : j’étais si triste. Encore rien, tu sais ?
— Patience, petite, ça ira.
— Tu penses ?
— Mais oui.
— Et tu m’aimes ?
— Mais oui, mais oui… au revoir…
On envie la dame en jaune, celle du parc, qui rentre pour de bon au bras de son petit homme ; il y a la dame en vert qui a de la chance : la voilà qui revient pour la troisième fois ; il y a Palmyre, qui, en passant avec un homme, vous fait signe qu’après celui-ci, elle ne reviendra plus. Les heures aussi vous font signe et, l’une après l’autre, partent dans leur robe de soie.
Celles qui suivent, comme elles sont froides ! La faim d’après minuit gronde au fond de leur ventre. À force de traîner, on ne sait plus qu’on marche. Le sourire vous tombe des lèvres : on a trop mâchonné cette fleur et vos œillades, bon Dieu, ce sont des larmes.