Page:Baillon - Histoire d'une Marie, 2è édition, 1921.djvu/63

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

manquait quelque chose, il y eut quelque chose de plus, quelque chose de rare, quelque chose de beau : Marie, en pâtre vert, qui dansait une valse !

Pourquoi en partant, avait-elle été si triste ?

— Chéri, je m’amuse ; chéri, dansons encore ; chéri, oh ! si nous étions seuls, une minute.

Tous ces corps qui se montrent, tous ces corps qui se touchent, tous ces corps qui ont chaud : le bal, ça sent l’amour.

Puis elle eut soif.

— Turelu ! turelu !

Avec son mirliton, voici le pâtre qui se présente au buffet. Plus que dans le bal, on s’amusait. On ne se tenait pas assis autour des tables, comme dans les tavernes ; on se hissait dessus, on criait. Et les femmes, difficile de dire à qui elles appartenaient. Elles roulaient de l’un à l’autre ! Elles taquinaient les messieurs et ceux-ci, par vengeance, exigeaient qu’on les embrassât.

— Mais regarde donc, chéri, regarde.

Elle riait : elle trouvait naturel qu’il commandât du champagne ; elle avait des idées toutes drôles. Vos idées aussi portent le masque, une grosse perruque, un nez de travers et, pour peu, par-dessus ce qui n’est pas permis, vos idées, hop là ! lèveraient la jambe. D’ailleurs, elle ne l’eût pas fait. « Moi, tu sais, je reste convenable. » Et sur le visage, qu’il faut cacher, elle serrait son loup.

Il survint un homme. En manteau bleu, il avait une culotte bleue, une veste bleue et dans tout ce bleu, on voyait encore ses yeux qui étaient bleus.