— Je suis pressé, dit-il.
Alors, puisqu’elle ne pouvait le battre :
— Mon bon Monsieur, attendez une minute !
Elle courut au jardin cueillir une rose pour son Yvonne. Elle choisit la plus grosse, une toute rouge. Elle la secoua parce qu’il y avait de l’eau dessus, puis la déposa dans le cercueil, près de la tête.
— C’est tout ?
— Encore une minute, Monsieur.
Elle se tâta le corps ; elle aurait voulu donner encore quelque chose, quelque chose d’elle-même, mieux qu’une fleur, pour tenir compagnie à la petite. À cause de l’homme, elle ne trouva que sa broche, une hirondelle qui portait dans son bec une lettre : un cadeau d’Hector. Elle l’épingla près du corsage sous le menton.
— C’est tout ?
L’homme empoigna le couvercle : elle regarda dans le cercueil. Son regard tout entier qu’on vissa sous ce couvercle !
VI
lle n’avait pas pleuré. Yvonne partie, elle rentra dans sa cuisine : c’est là que votre enfant a poussé. Cette chaise vous a reçue un jour qu’il frappait trop fort aux parois de votre ventre ; dans ce miroir, on interrogeait la mauvaise mine qu’il vous donnait à manger si goulûment de votre vie. Et ces petits riens qu’on ouvrageait pour lui ! Ce bonnet