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Une autre fois, elle l’attendit à l’entrée du journal. Il y avait trois mois, et après ce temps, peut-être aurait-il voulu revenir. Il dit : « Non ! » Cependant, comme ses yeux étaient tristes !

Un peu plus tard, parce qu’elle avait demandé : « Du moins de temps en temps, tu devrais venir me voir », il vint.

Mais certain jour, il aurait mieux fait de ne pas venir, ou tout au moins de se taire.

Henry est là ; on l’a près de soi sur sa chaise-longue, on se dit : « Même s’il y a là-dessous une femme, je serai forte. » Elle demanda :

— Raconte-moi tout, mon gosse.

Et lui :

— Écoute ; je crois, il vaut mieux ne plus mentir…

Oh ! cette Lévine ! Pas une Ida, pas une femme à fredaines : une femme dont Henry lui avait parlé avec d’autres mots que pour une femme ! Elle ne sentit pas d’abord combien profond ce nom s’enfonçait dans son cœur. Elle voulut tout savoir. Mais après, quand vraiment comme pour une visite, Henry dit : « Voilà, maman, je reviendrai un autre jour », quand elle eût compris : « Chacun des pas qu’il fait est pour aller vers celle-là », elle qui n’avait jamais détesté personne, comme elle détesta cette Lévine ! Elle détesta même Henry. Elle pensa : « J’ai été bonne, je ne veux plus ; je vais être méchante. » Elle fit tout ce qu’il faut pour être méchante. Elle courut chez Ida et pendant qu’Ida parlait, elle eut beau réfléchir : « Ce que tu me conseilles là, c’est que toi-même tu es jalouse », tout ce qu’elle eût fait, cette Ida, Marie essaya de le faire.

Elle écrivit une carte : « Vous êtes une mauvaise