Page:Baillon - Histoire d'une Marie, 2è édition, 1921.djvu/201

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Tu pensais : « Ils sont vraiment un peu cochons. » Alors tu disais à Marie : « Ce soir, je suis Woutte. » Henry, Henry, tu n’étais pas simple.

Prenons encore Alphonse, le second frère de Mélanie. Alphonse s’occupait des volailles. Le matin, ses poules lâchées, il arrivait pour leur jeter des graines. Les poules ont toujours faim. En apercevant leur maître, elles arrivaient de partout ; elles lui volaient aux épaules, elles se tassaient devant les sabots d’Alphonse qui sacrait : « Ouste, laissez-moi passer, sales bêtes ! » Comme Alphonse, puisque c’était ton métier, tu avais, Henry, des poules. Le matin, comme celles d’Alphonse, elles t’entouraient. Et voici : un jour, précisément un ami vint voir comment Henry Boulant se comportait à la campagne. Il vit Henry Boulant, des poules sur la tête, des poules sur les épaules, des poules sur les bras. Il ne savait pas qu’ainsi font toutes les poules qui ont faim. Il admira : « Tu ressembles à saint François. » Et toi, Henry, parce que tu ressemblais à ce saint bonhomme, tu te sentis fier. Henry, Henry, tu n’étais pas simple.

Dans tout ceci, il n’est guère question de Marie. Marie ne connaissait pas ce mot : la Nature ; Marie ne s’occupait pas des amis ; Marie suivait sa tâche : rester maman. Une maman est naturellement simple… Alors voilà…