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une fois ou deux, tenu des propos dont il n’avait pas l’habitude. Vers midi, il avait soufflé : « l’argent… l’argent… », puis il n’avait plus rien dit. Un peu plus tard il avait appelé : « Petite-Marie » et comme elle se penchait, il lui avait jeté un gros mot, puis craché au visage. Après, il avait pleuré : « Ma pauvre Petite-Marie, pardonne-moi. Je crois que je déraisonne. » Maintenant, Monsieur le Docteur, il reposait.

Le Docteur prescrivit une bouteille.

Elle roula un fauteuil près du lit pour veiller. Elle n’était pas trop lasse, puisque le jour elle avait dormi un peu. Et voilà qu’au milieu de la nuit, François, en se réveillant, se mit à lancer les bras, puis à faire de vilaines grimaces. Elle prit peur. Elle réfléchit à une chose à laquelle elle n’avait jamais réfléchi : c’est qu’à l’âge de François, on fait quelquefois des maladies graves.

Elle se mit à pleurer, elle toucha les mains de François, elle dit :

— Chéri, je ne veux pas que tu sois malade.

Comme elle ne suffisait pas, vite, elle envoya Justine, la servante, chercher le docteur et, aussitôt après, Jean, le domestique.

Lorsque M. Dambon arriva, elle se trouvait près du lit, tenant la main de François : elle venait de lui poser sur le front une serviette ; il avait dit : « C’est frais, cela fait du bien. »

— Monsieur le Docteur, dit-elle, j’ai eu tort de vous déranger.

— Nous allons voir, dit le Docteur.

Elle dut tenir la lampe. Avec le pouce, il souleva la paupière de François et regarda dans