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nre de vie qui fut honorable le fit songer à prendre parti dans la robe. Il tourna ses vûës vers le parlement de Bretagne, et il se fit pourvoir d’une charge de conseiller en cette cour, le Xiv jour de fevrier de l’an 1586 par la resignation d’Emery Regnault. Comme les offices de ce parlement ne sont que semestres pour le service et la residence, il ne se soucia point d’établir sa demeure ordinaire à Rennes, mais il se contenta d’y aller passer son semestre. Peu de temps aprés par contract du Xv de janvier de l’an 1589 il épousa Jeanne Brochard fille du lieutenant general de Poictiers, et de Jeanne Sain ou Seign, qui lui donna trois enfans durant le peu d’années qu’elle eut à vivre avec lui.

L’aîné appellé Pierre Descartes Seigneur De La Bretailliere De Kerleau, De Tremondée, De Kerbourdin etc. Est mort conseiller au parlement de Bretagne où il avoit esté reçeu le X D’Avril 1618 par les soins de son pere, qui étoit venu enfin s’établir dans la province. M De La Bretailliere s’étoit allié dans la noblesse de Bretagne, et il avoit épousé par contract du Xvii de septembre en 1624 Dame Marguerite Chohan De Cockander, dont il avoit eu deux fils et quatre filles. L’un des garçons étoit Pierre Descartes Seigneur De Montdidier qui avoit été marié à une veuve de qualité et fort riche dans la province, et qui mourut sans enfans et sans emploi. L’autre est Messire Joachim Descartes Seigneur De Kerleau etc. Qui est aujourd’hui regardé comme le chef du nom et des armes de toute la maison, dont il soûtient le rang, et la dignité avec beaucoup d’honneur et de reputation. Il fut reçeu conseiller au parlement de Bretagne le Xxx jour de may de l’an 1648 et par contract signé le premier jour de l’année 1656 il épousa Dame Marie Porrée Du Parcq fille de Messire Nicolas Porrée Du Parcq conseiller au même parlement, et de Dame Julienne Du Guesclin, de la famille du fameux Bertrand connétable de France.

De ce mariage sont venus deux garçons et trois filles.

L’aîné qui a beaucoup de merite se nomme François Joachin ; il vient d’être pourvû d’une charge de conseiller au parlement, où il doit répondre avantageusement à ce qu’on attend de lui. Le second se nomme René comme son grand-oncle, et il est entré depuis un an au noviciat des jesuites à Paris. Ses superieurs