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La principale raison que M Descartes avoit alléguée pour se dispenser de chercher le solide de la roulette étoit qu’il renonçoit tout de bon à la géométrie. Cette nouvelle ne plut pas aux géométres de Paris du nombre de ses amis, qui attendoient de luy des opérations de plus en plus extraordinaires sur cette science. M Des Argues sur tous les autres ne put s’empêcher d’en témoigner son déplaisir au P Mersenne, qui le fit trouver bon à Monsieur Descartes comme un témoignage de l’estime qu’il avoit pour tout ce qui pouvoit venir de sa part. M Descartes le prit en bonne part, et se tint trés-obligé à M Des Argues de son inquiétude. En considération de ses soins il récrivit au Pére Mersenne au mois de septembre de l’an 1638 pour luy faire sçavoir qu’il n’avoit résolu de quiter que la géométrie abstraite, c’est-à-dire, la recherche des questions qui ne servent qu’à exercer l’esprit : et qu’il n’avoit pris ce parti que pour avoir d’autant plus de loisir de cultiver une autre sorte de géométrie, qui se propose pour question l’explication des phénoménes de la nature. Qu’au reste M Des Argues reconnoîtroit bien-tôt que toute sa physique n’étoit autre chose que géométrie , s’il prenoit la peine de considérer ce qu’il avoit écrit du sel, de la nége, de l’arc-en-ciel, etc. Dans ses météores.