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Ce qui détermina M Descartes à régler ainsi l’état de sa dispute fut prémiérement une lettre du P Mersenne datée du Viii De Février 1638, qui fut suivie d’une autre que le même pére luy écrivit quatre jours aprés touchant les mouvemens que se donnoient Messieurs Pascal et De Roberval en faveur de M De Fermat.

Le jour même qu’il reçût cette derniére il écrivit à M Mydorge et à M Hardy pour leur donner avis de ce qui se passoit, et pour les intéresser dans sa cause.

Il enferma ces lettres dans le pacquet qu’il addressoit au Pére Mersenne : mais il voulut insérer la réponse qu’il faisoit au prémier écrit de Messieurs Pascal et De Roberval dans la lettre qu’il écrivoit à M Mydorge, afin que si ce pére craignoit que ces messieurs ne trouvassent mauvais qu’il eût fait voir cette réponse à M Mydorge plûtôt qu’à eux, il pût s’en excuser par ce moyen.

Nous avons perdu la lettre qu’il en écrivit à M Hardy : mais on nous a conservé celle qui étoit à M Mydorge, et qui contient, outre les instructions nécessaires pour la connoissance de son procés de mathématique, une réponse au dernier écrit de M De Fermat, qui étoit sa replique à la réponse que M Descartes avoit faite aux objections qu’il avoit proposées contre sa dioptrique. Il manda à M Mydorge qu’ayant appris du P Mersenne qu’il avoit soutenu son parti depuis quelque têms en sa présence, il contoit sur son affection ordinaire pour toutes les autres occasions où il s’agiroit de luy rendre de semblables services, et qui pourroient être d’autant plus fréquentes dans la suite qu’il apprenoit qu’on le mettoit souvent sur le tapis dans les bonnes compagnies. Pour imiter ceux qui se trouvant obligez d’emprunter de l’argent, s’addressent toujours plus librement aux personnes à qui ils doivent déja, qu’ils ne font à d’autres, il voulut ajoûter à toutes les autres obligations dont il luy étoit redevable, celle de luy devoir encore le succés de cette affaire. Il le pria donc de voir les piéces de son procés

et il

luy recommanda en même têms d’oublier ou de suspendre les sentimens de son amitié, pour ne suivre que les régles de la justice et de la vérité. La prémiére des piéces qu’il le prioit de voir étoit la lettre de M De Fermat au P Mersenne, contenant les objections de cét auteur contre sa