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en la chaire de Ramus.

Ces messieurs ayant appris que M De Fermat étoit occupé de la composition de sa replique à M Descartes sur des matiéres de dioptrique, et craignant que M Descartes ne voulût tirer avantage des embarras et des delais de M De Fermat, crurent devoir épouser la querelle de leur amy. Ils le dispensérent pour son soulagement du soin de poursuivre la querelle de géométrie, et ils se chargérent de répondre à M Descartes en faveur de son traité de maximis et minimis contre la réponse ou les remarques que M Descartes y avoit faites. Ils envoyérent (mais toujours par le canal du Pére Mersenne) leur réponse à M Descartes, avant que la replique de M De Fermat sur la dioptrique fût venuë. M Descartes lût cette réponse des deux amis avec assez de surprise. Il loüa leur zéle, approuva les dispositions de leur cœur, et jugea M De Fermat heureux d’avoir été prévenu d’un tel secours dans un si grand besoin. Il ne put même s’empécher de concevoir de l’estime pour la capacité dont il voyoit des marques dans l’écrit de ces deux personnages : mais il trouva que s’ils avoient bien rempli les devoirs de l’amitié à l’égard de M De Fermat, ils s’étoient assez mal acquittez de la commission qu’ils avoient prise de le décharger et de le défendre. Nous avons perdu cét écrit de Messieurs Pascal et De Roberval : au moins n’a-t-il pas été possible à M Clerselier de le recouvrer, pour pouvoir l’insérer parmy les piéces servant à ce fameux procez qu’il a jettées pêle-mêle dans le troisiéme volume des lettres de M Descartes. Il est fâcheux que nous ne puissions juger de la bonté de cette piéce que sur le témoignage de M Descartes, c’est-à-dire, de la partie intéressée et suspecte : mais l’inconvénient ne paroîtra point irréparable à ceux qui voudront examiner les piéces, ou traitez dont elle fut suivie.

Il suffira de remarquer que la piéce quoique écrite au nom de deux amis de M De Fermat, étoit toute du stile de M De Roberval, et que M Pascal n’y avoit point eu d’autre part que celle du consentement et de la communication. Au moins étoit-ce l’opinion de M Descartes, qui l’attribuoit toute au seul M De Roberval.

à dire le vray la politesse et les autres avantages de l’éducation que M Pascal avoi