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bien faire, encore que ce soit par des voies extraordinaires, qui est une chose de laquelle j’avouë qu’on auroit eu droit de m’accuser, si j’avois vécu parmi les ephésiens.


Le privilége du roy mis entre les mains du libraire de Hollande fit achever l’impression des essais de la philosophie de M Descartes quelque têms aprés qu’il eût quitté la ville de Leyde. Les quatre traitez qui les composoient, sortirent de la presse le Viii de Juin 1637, mais sous un autre titre que celui que l’auteur avoit envoyé au Pére Mersenne pour l’édition qu’on en vouloit faire à Paris. Il est exprimé en ces termes. discours de la méthode pour bien conduire sa raison, et chercher la vérité dans les sciences. plus, la dioptrique, les météores, et la géométrie, qui sont des essais de cette méthode. ce nouveau titre semble marquer les intentions de l’auteur avec un peu plus de simplicité et de modestie que celui qui ne promettoit rien moins que le projet d’une sçience universelle, qui pût élever nôtre nature au plus haut degré de sa perfection. Mais ce titre, au moins pour le prémier traité, ne répondoit pas encore assez parfaitement à l’idée de son travail. Son dessein n’étoit pas d’y enseigner toute sa méthode ; mais de n’en proposer que ce qu’il estimoit suffisant pour faire juger que les nouvelles opinions qui se verroient dans la dioptrique et dans les météores, n’étoient point conçûës à la légére , et qu’elles valoient peut-être la peine d’être examinées. Quoique les traitez de la dioptrique, des météores, et de la géométrie ne fussent que les essais de cette méthode, il ne put néanmoins montrer l’usage de cette méthode dans ces trois