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plusieurs années, et qui est l’un des cardinaux de cette congrégation qui a condamné Galilée. J’apprendrai volontiers de lui comment je me dois comporter en ce point : et pourvû que j’aye Rome et la Sorbonne de mon côté, ou du moins que je ne les aye pas contre moi, j’espére pouvoir soûtenir seul sans beaucoup de peine tous les efforts de mes envieux.

Cette nouvelle consultation qu’il fit faire à Rome auprés de ce cardinal de ses amis qu’il ne nomme pas, étoit toute différente de la tentative qu’il fit faire du côté du Cardinal De Baigné par le moyen du Pére Mersenne, quoiqu’il n’y eût point de différence, soit pour la matiére, soit peut-être pour le têms. Il ne seroit point nécessaire de multiplier ainsi ses démarches vers la cour de Rome, si le Cardinal De Baigné avoit été de la congrégation qui avoit condamné Galilée. De tous les juges ou inquisiteurs généraux de cette congrégation députez pour connoître de l’affaire de Galilée, il n’y avoit que François Barberin, autrefois legat en France, qui fût particuliérement de ses amis. Les autres cardinaux étoient Borgia, Centino, Bentivoglio, Scaglia, Antoine Barberin, Zacchia, Gessi ou Gipsi, Verospi, et Ginetti. Ce qui ne nous laisse aucun lieu de douter que cette consultation nouvelle qu’il fit faire à Rome touchant son sentiment du mouvement de la terre ne s’adressât au Cardinal François Barberin, dans l’amitié et la protection duquel il paroissoit n’avoir pas moins de confiance que dans celle du Cardinal De Baigné.