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Mr Descartes ne fut pas long têms à Paris sans ressentir les incommoditez de sa réputation qui lui attiroit trop de visites. Peu s’en fallut qu’il ne mît au nombre de ces inconvéniens la multitude des amis qu’elle lui produisoit. Il n’y avoit presque pas de jours qui ne lui en fissent paroître quelqu’un de nouveau. Il songea de bonne heure à s’en décharger pour ne pas tomber dans l’accablement : mais il ne vint à bout de se débarrasser des plus inutiles, et des plus onéreux qu’au têms de sa retraite en Hollande pour le plûtôt.

M Des Argues fut l’un de ceux qu’il se fit un devoir de conserver toute sa vie. Il étoit lyonnois de naissance ; se faisoit distinguer dés lors par son mérite personnel : et pour ne rendre pas inutile au public la connoissance qu’il avoit des mathématiques, et particuliérement de la méchanique, il employoit particuliérement ses soins à soulager les travaux des artisans par la subtilité de ses inventions. En quoi il s’attira d’autant plus l’estime et l’amitié de M Descartes, que de son côté il songeoit déja aux moiens de perfectionner la méchanique, pour abréger et adoucir les travaux des hommes. Ce fut M Des Argues qui contribua principalement à le faire connoître au Cardinal De Richelieu : et quoi que M Descartes ne prétendît tirer aucun avantage de cette connoissance, il ne laissa pas de se reconnoître trés-obligé au zéle que M Des Argues faisoit paroître pour le servir. Il a survêcu à M Descartes de quelques années.

M De Beaugrand secrétaire du roy, mathématicien de