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voir vôtre nouvelle physique. Je vous prie de croire qu’entre tous les hommes de lettres de ma connoissance, vous étes celuy que j’honore le plus pour vôtre vertu et vos généreux desseins.

L’amitié de M Morin ne fut pas au reste inutile à M Descartes pendant qu’il demeura à Paris. Elle luy fut d’un secours trés-sensible dans l’appareil des instrumens nécessaires pour faire ses nouvelles expériences : en quoy il secondoit l’industrie du Pére Mersenne qui travailloit aussi de la même maniére pour le service de M Descartes.

Le Pére Guillaume Gibieuf docteur de Sorbonne prêtre de la congrégation de l’oratoire, fut aussi l’un des principaux amis que fit M Descartes durant les trois années de sa demeure à Paris. Ce pére étoit également habile dans la philosophie et dans la théologie. Mais il ne fut pas le seul de sa congrégation avec lequel M Descartes contracta des habitudes. Celuy-ci eut encore des liaisons assez particuliéres avec le Pére De La Barde, le P De Sancy, et le P De Gondren qui fut depuis le second général de la congrégation : pour ne rien dire du Cardinal De Berulle qui conçut une affection et une estime toute particuliére pour nôtre philosophe. Aprés cette considération, il ne sera plus besoin de précaution contre la double erreur du Sieur Borel, qui n’a point fait difficulté de dire que le P Gibieuf, et le P De La Barde étoient les principaux ennemis de M Descartes, et que ces deux péres étoient jésuites. Ces deux erreurs sont venuës apparemment du peu d’application avec laquelle le Sieur Borel avoit lû la lettre que M Descartes écrivit au Pére Mersenne le Xix De Janvier 1642.

à dire vray, il y est parlé d’une réponse de M Descartes aux Péres Gibieuf et De La Barde, mais cette réponse n’étoit autre chose que des éclaircissemens à des difficultez que ces péres luy avoient proposées pour s’instruire plûtôt, que pour disputer. De l’article qui regarde ces deux péres, M Descartes passe à un autre concernant les jésuites, c’est ce qui a causé de la confusion dans les idées du Sieur Borel.

Cet auteur a mieux rencontré, lorsqu’il a conté M De Balzac parmi les amis de M Descartes. Il ajoûte que M De Balzac avoit reçu en 1625 un trés bon office de M