public. C’eſt ce qui m’a conduit indiſpenſablement à l’hiſtoire de la Philoſophie & des Mathématiques qu’il a cultivées avec les plus grands hommes de ſon tems. Par cet endroit, ſa vie a des raports & des liaiſons très étroites avec l’hiſtoire générale des Sciences, comme la vie d’un Pape ou d’un Roy en pourroit avoir avec l’hiſtoire Eccléſiaſtique ou Civile. Cette conſidération m’a engagé à parler de tous les Sçavans qui ont eu commerce avec luy, & à faire connoître les endroits de leur vie qui peuvent ſervir à la connoiſſance de la ſienne. Par la même raiſon j’ay crû devoir expoſer l’état des affaires publiques auſquelles il avoit eu quelque part, avant que de ſe renfermer dans la ſolitude pour ne plus vacquer qu’à la Philoſophie. De ſorte que je n’ay pas cru pouvoir me diſpenſer de donner un abrégé également exact & ſuccint de ce qui s’eſt paſſé ſous ſes yeux juſqu’à la fin de l’an 1618 à Paris, en Hollande, en Allemagne, en Hongrie, en Italie, & à la Rochelle.
Mais j’aurois mal profité de l’avantage que les vies particulières ont au deſſus des hiſtoires générales, ſi je ne m’étois étroitement aſſujetti à découvrir l’intérieur de M. Deſcartes. C’étoit
