Page:Baillet - La Vie de monsieur Des-Cartes, première partie.djvu/168

Cette page n’a pas encore été corrigée

qui lui étoient demeurez fidéles, et qui craignoit que le turc ne voulût profiter de ces desordres, fit une tréve avec Betlen Gabor pour faire cesser tout acte d’hostilité jusqu’au jour de Saint Michel. Pendant la tréve, les etats de Hongrie, sous prétexte d’aviser aux moyens de remettre tout le royaume sous l’obéissance de l’empereur, tinrent une diéte générale à Neuhausel au commençement de juillet. La délibération fut qu’on commençeroit la guerre à la fin de la tréve, et que le Prince Betlen seroit couronné Roy De Hongrie au mois d’octobre. La tréve finie, Betlen porta la guerre sur les confins de l’Autriche, et mit le siége devant Hainbourg, qu’il prit aprés la mort du Comte De Dampierre général des troupes impériales tué devant Presbourg ; où il étoit allé mettre le siége pour faire diversion à celui de Hainbourg. Ayant appris que les ambassadeurs de France étoient partis le 16 d’octobre pour traitter un accommodement entre l’empereur et lui, il envoya au devant d’eux 400 cavaliers, puis 200 gentilshommes ; les recût magnifiquement, et leur donna deux audiences dont on n’a jamais sçû le résultat. Mais étant retournez à Vienne, ils firent arrêter entre cinq députez de l’empereur et six du Prince Betlen une conférence à Hainbourg où ils devoient se trouver aussi, et la firent assigner au 25 De Janvier 1621.

Pendant la tenuë de cette conférence, les deux armées ne laissoient pas d’agir l’une contre l’autre, et se battoient souvent avec beaucoup de perte de part et d’autre, lorsqu’elles se rencontroient en corps détachez. Mais Betlen voyant les grands de son parti ébranlez par les tristes nouvelles de la défaite du prince palatin et des confédérez de Bohéme, et ne contant pas trop sur l’issuë favorable de la conférence de Hainbourg, sortit de Presbourg, et emporta la couronne avec lui. Il se retira d’abord à Tirnaw, et delà à Altesol sur la riviere de Gran.

Le 7 d’avril, l’empereur envoia ses conditions de paix à la conférence pour être offertes au Prince Betlen. Elles portoient qu’on lui laisseroit le titre de Prince De Hongrie, avec un revenu de 100000 florins et 100 marcs d’argent par an. Betlen témoigna qu’il étoit content d’accepter ces conditions, pourvû qu’on lui donnât Cassovie, avec certain nombre de villes de sureté. Il demandoit