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e deux mois.

Le duc leur fit connoître le besoin qu’il avoit d’entretenir des troupes pour la sureté de ses etats.

Et pour ce qui concernoit la paix et le repos de l’empire, il les renvoia aux résolutions de l’assemblée des princes et etats catholiques qui se tenoit à Wirtzbourg, en opposition de celle des protestans correspondans à Nuremberg.

Pendant ces mouvemens d’etat, M Descartes jouïssoit de la tranquillité que lui donnoit l’indifférence où il étoit pour toutes ces affaires étrangéres. C’est à ce têms de repos que nous pourrions assigner l’abdication générale qu’il fit des préjugez de l’école, et les prémiers projets qu’il conçût d’une nouvelle philosophie. à dire le vrai, nous ne voions pas comme il sera aisé de s’en défendre, si M Descartes lui même est pris pour le juge du fait.

Par la maniére dont il s’en est expliqué au commençement de la seconde partie de sa méthode, il ne nous est presque pas libre de croire que la chose soit arrivée dans un autre hyver que celuy qui suivoit immédiatement le couronnement de l’Empereur Ferdinand Ii. Mais afin de ne point interrompre la suite des affaires d’Allemagne qui se sont passées dans les lieux où il s’est trouvé, il est bon de la continuer jusqu’à la bataille de Prague, qui a décidé de la fortune de l’electeur palatin.

M Descartes, à ses méditations prés, n’eut donc autre chose à faire du reste de l’année 1619, qu’à visiter le pays par où l’on faisoit passer sa compagnie. Le desir de se donner plus d’occupation, luy fut une tentation de passer en Bohéme, où les armées impériale et bohémienne se battoient continuellement, prenoient et reprenoient leurs villes, et désoloient de plus en plus le plat pays.

Mais l’assurance de se voir incessamment emploié en Soüabe dés le commençement de l’année suivante le retint parmi les bavarois. Le Duc De Wirtemberg étoit de l’union des correspondans , du parti du prince palatin roy de Bohéme. C’est ce qui porta le Duc De Baviere à faire marcher d’abord ses troupes vers Donawert et Dilling, pour s’assurer des passages des troupes qu’il faisoit lever vers le Rhin, et pour tenir en haleine celles des correspondans , jusqu’à ce qu’on vît le succez de l’ambassade que l’empéreur avoit envoiée au roy