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révolte. L’electeur palatin qui étoit le chef de tous ces correspondans , les pria de s’assembler à Rottemburg le de septembre, pour en délibérer avec eux. Ils furent tous d’avis qu’il ne devoit pas refuser la couronne de Bohéme. L’electeur de Saxe son ami sembla lui donner aussi son consentement pour un têms. Le Prince D’Orange son oncle maternel l’y exhorta puissamment, dans l’espérance de se servir de lui pour se rendre souverain de Hollande à son tour. Son beaupére Jacques Roy D’Angleterre, fut peut-être le seul des princes protestans qui fut d’un avis contraire, et qui voulut l’en dissuader sur sa grande jeunesse et son peu d’experience pour une entreprise de cette importance.

La fille du Roy Jacques ne fut pas de même sentiment, et l’envie d’être reine fit qu’elle pressa son mari d’accepter la couronne. C’est ce qu’il fit dans le mois d’octobre, au dernier jour duquel il fit son entrée à Prague. Il fut couronné solennellement le 4 de novembre, et sacré, tout calviniste qu’il étoit, par l’administrateur ou grand pasteur des hussites. L’electrice Elisabeth De La Grande Bretagne fut couronnée trois jours aprés, et ointe d’huile bénite sur le front par le même administrateur.

Les choses en étoient à ce point, lors que M Descartes prit parti parmi les troupes du Duc De Baviére.

Les correspondans , c’est à dire, les electeurs, les princes, et les etats protestans de l’empire s’assemblérent au même mois de novembre à Nuremberg, tant pour former leurs plaintes contre les electeurs, princes, et etats catholiques, que pour écouter celles des catholiques contre eux. Ils ne firent pas grande attention aux raisons que l’ambassadeur de l’Empereur Ferdinand Ii y présenta par écrit, pour maintenir les droits de son maître. Mais ils prirent plus de mesures pour satisfaire le Duc De Baviére qui avoit aussi député à l’assemblée. Aprés avoir confirmé l’union protestante en faveur du nouveau roy de Bohéme, ils envoiérent trois députez au Duc De Baviére pour le convier de désarmer, et de licentier ses troupes : et pour l’exhorter à faire faire la même chose aux princes et etats catholiques de l’empire. Leurs propositions étoient signées du décembre à Munich, et ils en demandoient l’éxécution en moins d