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ur officiant lui donna de nouveau la bénédiction. Aprés il fut reconduit au grand autel, où les electeurs de Tréves et de Cologne prirent l’épée de Charlemagne qu’on y avoit posée avec la couronne et le sceptre, la tirérent du fourreau, et la mirent en la main du roy élû empereur, lorsque l’electeur de Mayence lui dit, (…). L’épée remise au fourreau lui fut ceinte ensuite par les ambassadeurs des electeurs séculiers, lors que le même electeur officiant dit, (…).

Aprés l’officiant prit l’anneau de dessus l’autel, et le mit au doit du roy, puis le globe, et le sceptre qu’il lui mit aussi dans les mains, le sceptre à la droite, le globe à la gauche, avec le formulaire ordinaire de priéres. Les trois electeurs ecclésiastiques prirent la couronne royale de dessus l’autel, la luy posérent conjointement sur la tête disant, (…), et le couvrirent en suite du manteau d’or de Charlemagne. Le roy rendit le globe ou la pomme à l’ambassadeur de l’electeur palatin, et le sceptre à celuy de l’electeur de Brandebourg, puis il se retourna vers l’autel, et prêta le serment accoûtumé. Aprés on continua la messe en musique.

Le nouvel empereur communia de la main de l’electeur officiant, lequel assisté de ceux de Tréves et de Cologne, conduisit sa majesté au milieu de l’eglise sur un théâtre élevé, où l’on avoit dressé un trône magnifique, sur lequel ils le placérent pendant qu’on chantoit le te deum . Les electeurs ecclésiastiques déscendirent du théatre pour se déshabiller, et reprendre l’habit electoral : mais l’empereur demeura sur le trône, et créa plusieurs chevaliers qu’il frappa de l’épée de Charlemagne. Etant descendu, il sortit de l’eglise dans le même ordre presque qu’il y étoit entré. Les officiers de sa cour alloient devant ; puis les conseillers de sa majesté impériale, et des electeurs ; ensuite les gentilshommes ; aprés eux les barons, les comtes, et les princes. Ils étoient suivis des cinq hérauts qui alloient devant l’electeur de Tréves qui marchoit seul, et aprés luy les ambassadeurs de l’electeur palatin et de Brandebourg ensemble, le prémier portant le globe, l’autre le sceptre. L’ambassadeur de l’electeur de Saxe suivoit seul portant l’epée ; aprés luy marchoit l’empereur seul, vêtu de l’habit impérial,