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De Hesse, qui avoit été obligé de sortir de la ville douze jours auparavant avec l’ambassadeur d’Espagne, et plusieurs seigneurs pendant l’élection.

Le lantgrave étoit accompagné de son frére, et de ses deux fils, tous quatre à cheval. Ils étoient suivis de cinq hérauts de l’empire, qui marchoient devant les ambassadeurs des trois electeurs séculiers, portant à la main les marques de l’empire, sçavoir le globe, le sceptre, l’epée. Le roy couronné et vêtu de l’habit electoral, étoit à cheval sous un poësle porté par deux consuls, et quatre senateurs de Francford.

Lorsqu’il fut arrivé prés de l’eglise, les electeurs ecclésiastiques assistez de leurs suffragans, et des principaux du clergé, allérent le reçevoir à la porte, le conduisirent à l’autel, et le menérent à son fauteüil qui étoit élevé sur deux dégrez, et accompagné d’un prié-dieu et d’un dais richement parez. On commença en suite le kyrie-eleyson en musique : et l’electeur de Mayence qui officioit, fit les demandes accoûtumées au roy élû empereur, sçavoir, s’il ne promettoit pas de vivre et mourir dans la religion catholique, apostolique, et romaine ; de la défendre et la proteger ; d’administrer la justice également à tous ; d’augmenter et amplifier l’empire ; de défendre et protéger les orphelins, les pupilles, les veuves ; et de rendre l’honneur dû à sa sainteté. Il prêta le serment sur ces demandes : puis l’electeur officiant se tournant vers l’assemblée, leur demanda s’ils ne vouloient pas se soûmettre sous le gouvernement et empire de Ferdinand, et luy jurer obéissance. L’assemblée ayant répondu qu’ oüy , et criant qu’il falloit le couronner : l’electeur officiant prit de l’huile sainte sur une paténe d’or, l’oignit au front, au sommet de la tête, à la poitrine, au bras droit, aux mains, disant à chaque fois : (…).

L’onction finie, les electeurs ecclésiastiques avec leurs suffragans conduisirent le roi dans le chœur, et le revêtirent des anciens habits impériaux et pontificaux apportez de Nuremberg, sçavoir, de la chappe, et de l’aube longue avec l’étole au coû qui lui pendoit sur les pieds. Ils lui mirent aussi les gans aux mains, et le remenérent habillé comme les diacres, du chœur à son siége, où l’electe