Le lecteur voudra bien se rappeler que c’était la première revue de Leurs Majestés à laquelle j’assistais ; et mon cœur battit un peu plus vite à leur approche.
L’Impératrice, à laquelle l’Empereur avait cédé le côté des troupes, passa au petit galop devant notre front. Ce fut comme une vision ; mais jamais je n’oublierai sa taille élancée, l’air gracieux avec lequel elle rendait à nos officiers le salut qu’ils lui adressaient du sabre, et enfin la façon remarquable dont elle montait à cheval. Elle était bien en ce moment deux fois reine, et par le rang et par la beauté.
Nos musiques jouaient, nos trompettes sonnaient, nos flammes de lances flottaient gaiement et l’on se redressait sur sa selle, fier de son bel uniforme.
Avant le peloton de cent-gardes qui fermait la marche du groupe impérial et de sa suite, venaient cinq ou six piqueurs montant des chevaux admirables et pleins de sang, qui, bondissant aux accents des fanfares, ajoutaient au brillant du tableau.
On défila ensuite par pelotons, au galop, et aux cris répétés de : « Vive l’Empereur ! vive l’Impératrice ! vive le prince Impérial ! »
Lorsqu’on était revenu au quartier, des revues