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blessé au poitrail et fou de douleur avait emporté son cavalier du côté de la rue Rossini. Ce fut le maréchal des logis Cuisin qui, en l’absence de l’officier, prit le commandement et ramena à l’École-Militaire les débris du peloton. Le sang répandu sur les habits blancs des lanciers impressionnait péniblement la foule qui voyait passer ces hommes, blessés pour la plupart, soutenus par leurs camarades, ou conduisant par la bride des chevaux qui laissaient après eux une trace sanglante.

Quelques jours après l’événement, Cuisin, qui avait préféré le grade à la croix, fut nommé sous-lieutenant. Sans cette circonstance, il prenait probablement sa retraite comme sous-officier, ayant depuis longtemps dépassé l’âge pour concourir à l’avancement. Les blessés eurent la médaille militaire et tous les cavaliers et brigadiers du peloton reçurent de l’Impératrice une montre dans l’intérieur de laquelle étaient gravés leur nom, celui de l’auguste donatrice et la date de l’attentat. Nous en avons encore vu quelques-unes entre les mains des hommes lorsque nous arrivâmes au corps en 1864.

Mais je crois qu’il est temps de revenir à la garde montante.

Les différents détachements d’infanterie et de