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A l’époque prosaïque et terne où nous sommes condamnés à vivre, s’y reporter est le seul plaisir qui nous reste.

Adressons maintenant à l’auguste exilée, si éprouvée depuis tous ces beaux jours, l’expression de notre inaltérable dévouement et de notre profond respect. Nous serons trop heureux si Elle daigne nous autoriser à rester en cette circonstance un simple courtisan du malheur.

L’Empereur ouvrit avec solennité, le 1er mai 1867, l’Exposition universelle. Il m’a été donné depuis de voir celles de 1878 et de 1889. Eh bien ! autant celle de 1867 m’a laissé une charmante impression, autant la seconde, celle de 1878, m’a semblé moins bien comprise et, en tous les cas, moins élégante.

En 1867, tout était dans des proportions raisonnables qui permettaient de visiter presque toutes les sections en un jour, sans trop de fatigue. C’était déjà plus difficile en 1878 où l’Exposition, passant la Seine, s’étendait jusqu’aux hauteurs du Trocadéro. En 1889, ce fut tout à fait impossible, car non seulement le Champ-de-Mars était envahi mais encore le quai d’Orsay et l’esplanade des Invalides. Pour peu qu’il y ait dans dix ans une autre exposition, il n’y a pas de raison pour ne pas couvrir de baraques la place de la