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Germain. On restait six mois à Paris, six mois à Saint-Germain et deux ans dans les autres villes. Nous étions favorisés par le sort qui nous appelait à tenir garnison à l’Ecole-Militaire, à deux pas de l’Exposition qui devait s’ouvrir le 1er mai 1867.

J’assistai vers le mois de février à une chasse de l’Empereur dans les tirés de la forêt de Saint-Germain. Le rendez-vous était au pavillon de la Muette, près de Maisons-Lafitte.

Ces jours-là, le régiment fournissait un escadron en petite tenue (veste, bonnet de police et pantalon de treillis), pour servir de rabatteurs. Les lanciers bouclaient de hautes guêtres en cuir fauve par-dessus leurs pantalons et, armés de bâtons, frappaient sur les buissons pour faire sortir le gibier.

L’Empereur et ses invités marchaient lentement dans les layons pour donner aux faisans et aux perdrix le temps de s’envoler à une certaine distance. Napoléon III, qui tirait très bien, ne chassait qu’avec des fusils à baguette. Un contrôleur vérifiait la charge avant de remettre l’arme à l’Empereur. Les fusils étaient portés par des maréchaux des logis. Ces sous-officiers étaient choisis parmi les décorés ou tout au moins les médaillés du régiment.