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doux comme un mouton, et qu’on appelait Antinoüs. On racontait à ce sujet qu’il se rendait tous les matins dans les écuries de l’École suivi d’un cavalier de remonte portant sa selle ; il s’arrêtait successivement devant plusieurs chevaux, enfin revenant toujours à son favori, le colonel finissait par dire : « Allons, réflexion faite, sellez-moi Antinoüs. »

Le lieutenant-colonel Rouxel était la terreur des cavaliers de remonte et de manège et un peu de tout le monde. Il faisait partie, ainsi que les officiers instructeurs de ce qu’on appelait le cadre blanc par opposition avec le càdre jaune.

On désignait sous ce dernier nom les officiers de manège ou écuyers dont les épaulettes, les aiguillettes et les boutons d’uniforme étaient en or mat. Ces officiers portaient le frac noir et le chapeau en bataille, la culotte noire ou blanche et la botte à l’écuyère.

Le lieutenant-colonel Lotte, aujourd’hui général de division du cadre de réserve et un des pères du règlement de 1883 sur les exercices de la cavalerie, était à cette époque chef du manège. Il montait supérieurement à cheval et était le digne successeur des Saint-Ange, des Baucher et des d’Aure.

Je ne me plaisais pas à Saumur. Cet établisse-