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mer brigadier-fourrier. C’était une nouvelle faveur. « Vous serez presque sous-officier, me disait-il, en tous les cas vous en porterez la tenue. » A son grand étonnement je refusai. Je lui demandai, puisqu’il voulait bien me porter quelque intérêt, de prier le général-inspecteur de m’envoyer à Saumur pour perfectionner mon instruction militaire. En effet, la Garde ne recevant pas de recrues, il m’était impossible d’apprendre à instruire des conscrits.

Le général Ferray, commandant la cavalerie de la Garde, était, au mois d’août, l’inspecteur général. Il me fit appeler, le jour de son départ, à l’hôtel du Grand-Cerf, où il était descendu. Je le trouvai appuyé contre la cheminée d’une petite salle à manger où il venait de déjeuner avec son aide de camp. C’était un homme petit, gros, portant ses cheveux gris en brosse, l’œil noir, vif et très perçant. Je lui avais été recommandé par notre ami le colonel Vieyra avec lequel il s’était trouvé en rapport au moment du coup d’État. M. le général Ferray commandait à cette époque à Paris le 7e lanciers.

— Savez-vous, jeune homme, me dit le général, que vous n’êtes pas bien gros pour aller à Saumur ; c’est rude, l’École de cavalerie.

Le médecin-major à Saint-Germain avait déjà