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dans sa mansuétude, crut devoir faire grâce de la vie à l’assassin, nous privant peut-être ainsi, trois ans plus tard, du concours de la Russie qui eût infailliblement sauvé et la France et l’Empire.

Cependant rien n’interrompit la série éblouissante des fêtes. Le soir même de la revue il y avait un bal à l’ambassade de Russie, et le 11 juin il y en avait aux Tuileries un autre qui dépassait en splendeurs toutes les fêtes précédentes. Avec l’empereur Alexandre et les grands-ducs, le roi de Prusse, le prince Humbert et une foule d’autres princes y assistaient.

Un escalier couvert de fleurs et rappelant celui de la cour du Cheval-Blanc à Fontainebleau, avait été construit pour relier la salle des Maréchaux au jardin réservé.

Cette nuit du 11 juin 1867 était superbe et permettait aux invités de venir circuler au milieu des parterres et des pelouses admirablement illuminés. Des musiques des régiments de la Garde dissimulées dans les quinconces répondaient aux divers orchestres et aux chœurs de l’Opéra placés dans les salons, et la réverbération des foyers de lumière électrique mêlés aux parfums des bosquets achevaient de donner à cette belle fête un aspect vraiment féerique.