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chaque homme. Cet officier, c’était M. le comte de Bismarck-Schœenhausen, le fondateur de l’unité allemande, le chancelier de fer du futur empire germanique.

Après avoir passé lentement devant le front des troupes, l’Empereur, ayant le czar à sa droite et le roi de Prusse à sa gauche, vint se placer, entouré de son nombreux et brillant état-major, sous la tribune occupée par l’Impératrice et le Prince Impérial venus de Saint-Cloud, puis le défilé commença.

Lorsque l’infanterie, au son d’une musique entraînante, eut passé devant les souverains, ce fut le tour de l’artillerie dont les deux régiments de la Garde, à l’uniforme si imposant, furent surtout remarqués.

La cavalerie[1] défila la dernière par escadrons au trot à demi-distance. Après un changement de direction à droite, cette immense colonne se trouva au bout du terrain. Le général comte de Montebello, commandant la cavalerie de la Garde, et le plus ancien des divisionnaires de cavalerie présents, fit sonner, comme il en avait été

  1. Une décision du ministre de la guerre, le regretté maréchal Niel, venait de supprimer les musiques de cavalerie ; seule l’excellente musique des guides de la Garde avait été conservée pour la durée de l’Exposition. Ce fut elle qui fit défiler toute la cavalerie à la revue du 6 juin 1867.