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mandement supérieur du maréchal Canrobert.

Un beau soleil de juin relevait l’éclat des brillants et divers uniformes de la Garde et de l’armée et faisait étinceler des milliers de sabres et de baïonnettes.

A deux heures, précédé et suivi de l’escadron des cent-gardes, parut sur le terrain l’état-major des deux empereurs et du roi. On peut certainement évaluer à plus de trois cents personnes le nombre des officiers de toute nationalité, de tout grade et de tout costume qui suivaient les souverains. On y voyait, mêlés à la coiffure pointue et à la cotte de mailles des Circassiens, portant dans le dos l’arc et le carquois, les burnous éclatants des chefs arabes montant des chevaux syriens de toute beauté et dont les harnachements étincelaient de pierreries. Puis venaient les officiers autrichiens en uniforme blanc et les Anglais à l’éclatant habit rouge.

Le coup d’œil était magnifique.

Ralentissant le pas de son cheval, pour ne pas se mêler à ce brillant cortège, un officier supérieur prussien, que je vois encore, portant la tunique blanche des cuirassiers de Magdebourg (7e régiment), regardait attentivement chaque régiment comme s’il eût voulu graver dans sa mémoire et son numéro et la physionomie de