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supprimée et qui était exquise, c’était le verre de fine Champagne qui accompagnait le café. Je n’en ai jamais bu d’aussi bonne nulle part. Il restait sur l’eau-de-vie comme une petite couronne de perles après que le domestique l’avait versée.

Le matin, les brigadiers de consigne des deux pelotons d’escorte accompagnés de deux cavaliers se rendaient au château pour rapporter à leurs hommes le café et l’eau-de-vie donnés par le service de la bouche. Les lendemains de bals aux Tuileries on y ajoutait des petits gâteaux qui faisaient le bonheur de toutes ces vieilles moustaches.

«  L’année 1867, dit Imbert de Saint-Amand, dans un de ses charmants livres[1], fut l’apogée du prestige de ce palais. Jamais à aucune époque de l’histoire, pas même sous Louis XIV, pas même sous Napoléon Ier l’on n’avait vu à la cour de France une pareille affluence d’empereurs et de rois. »

Nous allons essayer de rappeler l’aspect du château des Tuileries et des jardins dans la nuit du 11 juin 1867, pendant le bal qui y fut donné en l’honneur de l’empereur de Russie et du roi de Prusse. Mais, pour être plus complet dans

  1. Les Femmes des Tuileries. Le château, p. 272.