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Ni la Madeleine, ni l’Opéra, ni l’Obélisque, ni la tour Eiffel, ni le Louvre, ni le Sacré-Cœur, ne l’émurent autant que les maisons crépies comblant les intervalles, les maisons où vivent des Français. C’est là qu’on l’admettrait dans la famille, et qu’il se sentirait vraiment parvenu à sa destination. Il avait l’impression de revenir après une longue absence, mais nulle part on ne l’avait encore accueilli : personne au quai, personne en gare, personne pour lui. On avait comme manqué à son rendez-vous.

Enfin installé dans sa chambre, Boureil resta un long temps étourdi, des images tourbillonnant dans sa tête : le Sacré-Cœur s’extasiait, l’Arc de Triomphe décochait l’Obélisque, la tour Eiffel pivotait comme un compas, l’Opéra battait des ailes… Puis Boureil alla tirer le store de sa fenêtre et vit Paris en bas-relief.