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I

Premières leçons



QUE les Canadiens ne réfléchissent pas, c’est faux ; ils agissent d abord, puis ils pensent à ce qu’ils ont fait. Les raisons ne manquèrent point à Philippe Boureil pour justifier à ses yeux son voyage impromptu. Raisons naïves, avantageuses ; touchantes aussi. Comme il s’était vu tout petit entre les gratte-ciel de New-York, de même il se sentirait minuscule près des sommités littéraires de Paris. Là-bas, on ne le considérait plus comme un maître. Redevenu élève, il connaîtrait de nouveau l’avidité d’apprendre