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il en vint à parler par brèves sentences qu’il tournait et retournait dans sa tête entre leurs entrevues. « Où donc trouvez-vous toutes ces choses ? » disait-elle en regardant sa petite tête ronde. Et elle regrettait qu’il n’enseignât point lui-même.

— Vous devriez, monsieur Boureil !

— Laissez-moi croire que je n’ai plus de devoirs. Dix longues années durant, j’ai aspiré de toutes mes forces à être quitte !

Madeleine dit encore :

— Au moins, publiez.

Boureil sourit. C’était la première fois qu’on exprimait devant lui ce vœu.

— Vous écrivez pour moi.

En effet, elle avait déjà rempli de ses mots un petit cahier. Cela flattait Boureil. (Une chose, cependant, lui gâchait ce plaisir de vanité : Madeleine notait aussi les mots de Berlital.) D’ailleurs, pour la première fois, cette méthode de prendre des notes ne lui