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Boureil fixait sa montre-bracelet.

— Tu es libre, ce soir ? Bon. Je t’emmène voir ma nouvelle maison de campagne. Elle est assez coquette. J’ai acheté une montagne pour ne pas avoir de voisins fâcheux, et je me suis juché tout au haut où jouir du plus vaste paysage.

Auguste Saint-Ours au volant, un cigare à la bouche, et Boureil à ses côtés, l’auto fila à une grande vitesse, retournant vivement les terres de chaque côté. La route enfonçait son coin dans le paysage. Des villages en bois peint s’ouvraient et se refermaient, pareils à des volets battant au vent. Puis l’auto ralentit. Quelques arbres claquèrent encore : derniers coups de fouet du voyage.

Perchée sur un mont altier, la maison dominait les environs. Elle tirait son eau d’une source lointaine, son électricité de la ville voisine et sa sérénité du spectacle