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Boureil ne dépassa guère le récit de sa jeunesse. Enfermé dans un bureau, il manquait de sensations. D’ailleurs, l’enfant mourut presque en naissant par suite d’un retard du médecin accoucheur. Et Thérèse, après relevailles, renoua ses relations criminelles avec son amant.

Pour quelle raison Boureil ne modifia-t-il pas ensuite son mode de vie ? Il n’aurait su trop le dire lui-même. En contre-poids à l’ennui de son travail, il transportait un sac plein de livres qu’il lisait dans le tramway, matin et soir. Son malheur était de ces petits malheurs qui sont les pires, parce qu’ils ne tuent pas, mais dégradent leurs victimes.

Après le départ de Thérèse, il était allé au Séminaire pour voir le P. Bondi, mais ce dernier n’y était plus. Le P. Bondi avait même jeté le froc aux orties. Cela ne surprit pas Boureil. Les plaisanteries du bon père sur l’auguste compagnie l’avaient préparé :