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envie de repartir pour la France quand il allait à pas lents sous le fluide feuillage des saules qui semblent toujours prêts à prendre leur essor.

Un soir, comme il se promenait dans le petit parc, il rencontra par hasard le P. Bondi :

— Que je suis aise de vous revoir, mon cher Boureil ! Je vous croyais encore là-bas.

— J’ai suivi votre conseil, mon Père. Je le regrette.

Le P. Bondi ne se rappelait pas le conseil en question. Prenant un air grave :

— Le devoir est parfois pénible. Votre santé est bonne, j’espère ?

— Assez. La vôtre paraît excellente.

— En effet. Il me semble même que je rajeunis à mesure que je m’enfonce dans l’histoire. C’est à croire qu’il vaut encore mieux grimper dans les arbres généalogiques que de se faire greffer des glandes de singe !