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III
L’éternité
Boureil entra dans l’Administration comme sous-verge d’un sous-chef de service.
Passer de son oisiveté à un petit emploi, c’était tout perdre pour gagner sa vie. Heureusement la transition fut adoucie par l’amitié qu’il noua tout de suite avec Paul Voyer, commis aux écritures. Celui-ci avait un front fuyant où des cheveux coupés ras finissaient en pointe, et des joues roses qui semblaient aussi minces que des pétales. « La matière première, disait-il, c’est la matière grise ; c’est donc la première qu’il importe de travailler. » Peut-être n’avait-il plus la force de s’occuper du reste ? Il avait toujours les ongles sales, les doigts tachés d’encre, le col encrassé. Une toux sèche entrecoupait ses